« Dans la nature, il n'y a ni récompense, ni châtiment, seulement des conséquences. Rien n'est sauvage et tout l'est. La nature ne juge pas. Elle ne punit pas. Elle ne dévoile rien. Elle est. »
L'avis de Manon : "Les mangeurs de nuit" de Marie Charrel entremêlent de façon remarquable trois genres littéraires que l’on ne penserait pas forcément retrouver ensemble à savoir : le nature writing, le roman historique et l’envoûtement du conte.
Ce roman, il ne se lit pas seulement, il s’écoute. Au creux de l’oreille glissent d’abord les vibrations de la nature, ses battements de cœur entre torrents diluviens et neige du Grand Nord. Puis l’on entend les histoires d’autrefois, les légendes amérindiennes transmises au coin du feu, les contes japonais légués au coin de l’enfance. Et l’on se laisse bercer pendant 296 pages.
C’est ainsi que nous remontons le cours du temps et des rivières. Là où de jeunes filles japonaises emplies d’espoir sont venues épouser des canadiens et des américains. Là où le racisme et la violence n’ont cessé de grandir envers les communautés nipponnes. Là où la beauté de la nature rencontre la magie du conte.
En plus de faire découvrir un évènement historique peu connu, ce roman emporte ses lecteurs vers des contrées sauvages où il tombe de la neige et de l’onirisme partout autour de nous. Ce roman est une ôde au pouvoir infini des mots, à l’enchantement qu’ils sèment, réinventant le monde pour le façonner avec plus de poésie, de sensibilité et de justice.